La France a été le point de mire du monde entier pendant les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Et ce n'est pas seulement les performances sportives qui ont fait parler d'elle. Les réjouissances artistiques et le programme culturel concoctés pour les soirées d'ouverture et de clôtureainsi que durant toute la durée des Jeux ont répondu à un cahier des charges exigeant. La France s'est toujours voulue à la pointe de la culture, et le concept d'«exception culturelle» a été créé pour elle.
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Aussi le magazine américain Variety, consacré à l'industrie du spectacle, a-t-il trouvé intéressant d'interviewer le président de la République française Emmanuel Macron sur ce sujet qui lui tient à cœur. Selon le plus que centenaire magazine, le président français a voulu que la France reconquièresa place «en tant que centre culturel mondial». Au côté des «hauts lieux culturels» français, le magazine pointe les succès français dans le secteur international du divertissement et du cinéma (Banijay, Mediawan, LVMH, Kering), le Festival de Cannes… et des films (Un p'tit truc en plus, Le Comte de Monte-Cristo) qui surpassent les blockbusters hollywoodiens au box-office. Le magazine souligne également l'apport de la France «sous la direction de Macron» sur des «sujets urgents» (directive européenne sur les streamers, AI Act de l'UE, «première loi au monde sur l'utilisation de l'intelligence artificielle»).
Emmanuel Macron s'est livré au jeu des questions-réponses, au palais de l'Élysée, juste avant que ne se tienne, à Villers-Cotterêts, le Sommet de la francophonie 2024. Il a évoqué «le rôle que la France peut jouer dans un climat médiatique en évolution et pourquoi les films et l'art qu'elle produit sont si essentiels à son avenir».
Le Sommet de la francophonie
À propos du Sommet de la francophoniedu4et 5octobre, qui se tenait pour la première fois depuis trente-trois ans en France, Emmanuel Macron a souligné qu'il était «un enfant de province française» (Amiens), initié à l'amour de la littérature par sa grand-mère. «La culture est ce qui m'empêche de m'enfermer dans ce monde. C'est ce qui m'a ouvert toutes les portes», a dit le président, qui s'est aussi initié au théâtre, dans son lycée, sous la houlette de sa prof, devenue ensuite son épouse.
«Emily in Paris»
Et justement, après le caméo de son épouse, Brigitte Macron, dans Emily in Paris, le sujet devait être abordé. Le mari s'est dit «super fier». Mais le président a pris le dessus. «Je pense que c'est bon pour l'image de la France. Emily in Paris est super positif en termes d'attractivité pour le pays. Pour ma propre entreprise, c'est une très bonne initiative», a-t-il commenté. Il fera «tout» pour qu'Emily, qui va prolonger ses aventures à Rome, revienne dans la capitale française.
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Céline Dion aux JOet conseil à Los Angeles
Actualité récente oblige, Emmanuel Macron a été interrogé sur ses souvenirs des Jeux olympiques. Le prisme américain a orienté les questions du côté de Céline Dion et Lady Gaga. Sans surprise, le président français a beaucoup aimé.
Les polémiques internationales sur certains moments de la soirée d'ouverture ne sont pas abordées, mais Variety a demandé à Emmanuel Macron quel conseil il donnerait aux organisateurs des Jeux olympiques de Los Angeles. S'appuyant sur une citation aléatoire de l'écrivain anglais Oscar Wilde –«N'essayez pas d'être quelqu'un d'autre, c'est déjà pris» –, il a répondu: «Nous avons fait quelque chose d'unique parce que nous voulions faire quelque chose d'unique. Alors, faites vos propres Jeux olympiques! N'essayez pas de copier quoi que ce soit. Soyez créatifs! Soyez en phase avec votre identité, votre histoire, même vos paradoxes. Soyez vous-mêmes.»
Taylor Swift à Paris
Si la mégastar Taylor Swift n'était pas au programme des réjouissances des JO ou des Jeux paralympiques, son passage à Paris en mai, lors de son Eras Tour, a impressionné le président par ses retombées. «Pour les Français, pour toutes les générations et pour l'économie des villes où elle se produisait, c'était absolument unique. C'est un phénomène», a-t-il dit à propos de la chanteuse qui a récemment indiqué qu'elle voterait pour Kamala Harris.
Quant à la vidéo deepfake où on voit Emmanuel Macron danser avec Taylor Swift, il affirme ne pas en avoir eu connaissance. Conscient qu'il est impossible de faire l'impasse sur le développement de l'IA, Emmanuel Macron plaide en parallèle pour «participer à la course à l'innovation»en formant et retenant les cerveaux, en misant sur une «énergie bas carbone, peu coûteuse et contrôlable». Et en facilitant la diffusion. Mais, insiste le président, «il faut aussi réfléchir ensemble au cadre réglementaire».
«C'est pour cela que nous organisons un sommet en février prochain, l'AI Action Summit. L'idée est de faire adopter la technologie et d'investir, mais il va aussi falloir des règles et des réglementations. Il en faut, mais elles doivent être mondiales pour être efficaces», ajoute-t-il.